La Chance aux Enfants
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En tête à tête avec… Maïwenn DELEFORTERIE (escrime)

Durant cet été, Dominique et Mélanie vont à la rencontre de personnes et de structures partenaires contribuant à la réussite de nos projets en faveur des enfants.

Par la participation de plusieurs clubs régionaux, l’escrime fut très présente dans l’animation de la Journée Olympique organisée par La Chance aux Enfants. À cette occasion, Maïwenn DELEFORTERIE a pu accompagner les jeunes dans la découverte de ce sport, avec la présence exceptionnelle, à ses côtés, de la championne d'Europe de sabre, Manon APITHY-BRUNET.
Jeune épéiste du Cercle d’Escrime de Liévin, Maïwenn a accepté de répondre aux questions de Dominique et Mélanie…

Dominique REGIA CORTE : Maïwenn, est-ce que tu peux te présenter ?

Maïwenn DELEFORTERIE : J’ai 20 ans. Je suis étudiante en STAPS [Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives] à Liévin. Je passe en 3ème année de Licence APAS [Activité Physique Adaptée et Santé]. À côté de cela, je suis monitrice au Cercle d’Escrime de Liévin.

Mélanie BEAUCOURT : Et est-ce que tu pratiques l’escrime à haut niveau ?

Maïwenn : Non, pas du tout. Au départ, je faisais de l’escrime pour le plaisir. Ensuite, j’ai fait des compétitions. Mais maintenant, je me suis orienté vers l’enseignement de la pratique.

Dominique : Qu’est-ce qui t’a motivé pour t’orienter vers ce sport ?

Maïwenn : J’avais été à un forum des sports à l’âge de dix ans. Je ne savais pas vraiment ce que je voulais faire. J’y ai découvert l’escrime, et j’ai trouvé que c’était un sport original. J’ai essayé et, finalement, ça m'a plu car c’est un sport individuel où il faut se surpasser, garder le mental jusqu’au bout. Je trouvais ça intéressant. Et ce sont des qualités dont on a besoin pour nos projets dans la vie. Par exemple, le fait de ne jamais rien lâcher…

Mélanie : Est-ce que c’est un sport que tout le monde peut pratiquer ?

Maïwenn : Pour moi, oui. À ce sujet, cette année, j’ai réussi à réaliser un projet où j’enseigne l’escrime à des personnes en situation de handicap. Donc, oui, c’est possible pour tout le monde.

Dominique : Et quelles sont vraiment les qualités requises pour pratiquer ce sport ?

Maïwenn : Je dirais qu’il faut être persévérant, à l’écoute de soi… En soi, il faut quand même avoir un esprit de compétition car, forcément, dans un match, on peut mal démarrer. Et en gardant le mental, on peut inverser le score. Et c’est avec cet esprit qu’on peut finalement gagner le match. Il ne faut jamais baisser les bras.

Mélanie : Et justement, pour quelqu’un qui, comme moi, ne connaît pas ce sport, comment fonctionnent les compétitions, les matchs ?

Maïwenn : Alors, ça dépend des catégories mais si on prend par exemple les M15 [moins de quinze ans], il y a d’abord un tour avec des poules de cinq, six, voire plus. Ensuite, il y a un classement en fonction des victoires en poules qui sert à déterminer un tableau d’élimination. On affronte donc une personne définie par le classement, et lorsque le match est perdu, on est éliminé. Mais si l’on gagne, on peut continuer, et éventuellement aller jusqu’en finale.

Mélanie : À l’image du golf, l’escrime passe un peu pour un sport élitiste. Est-ce que cela correspond à la réalité ? Est-ce que tu as déjà eu ce genre de retours ? Et est-ce que tu as des idées sur les possibilités de démocratiser ce sport ?

Maïwenn : C’est vrai que j’ai beaucoup entendu de remarques, comme quoi ce serait un sport de riches. Et même encore récemment, quand on me demande le prix de la licence, tout de suite, les personnes refusent de mettre leurs enfants dans les clubs. Pourtant, celui de Liévin est le moins cher de ces clubs. Sans compter que les familles ne sont pas obligées d’acheter des équipements de suite : elles peuvent les louer. C’est ce que l’on fait au club de Liévin. Il y a toujours moyen de s’adapter à la situation. Et c’est dommage de se restreindre ainsi parce que, vraiment, c’est un beau sport.

Mélanie : Ça en a tout l’air ! Et, à ce sujet, est-ce qu’il y a des aides qui sont mises en place, financières ou autres, permettant de faciliter l’accès à l’escrime ?

Maïwenn : Pas à ma connaissance, si ce n’est le Pass’Sport.

Mélanie : Pour avoir un ordre d’idée, combien coûte une licence au club de Liévin ?

Maïwenn : C’est 160€ pour l’année, avec 40€ pour l’équipement. Pour en avoir déjà parlé avec mon maître d’armes, c’est vraiment le club le moins cher des environs.

Mélanie : Tu nous parles de « maître d’armes ». Est-ce que tu pourrais nous expliquer un peu comment on évolue dans la pratique de l’escrime, de son enseignement ?

Maïwenn : Me concernant, je ne suis pas vraiment maître d’armes, plutôt monitrice. Mais oui, il y a plusieurs diplômes à passer. Personnellement, je suis passée par le blason « jeune enseignant ». C’est vraiment le premier niveau où l’on prend en charge l’échauffement. Ensuite j’ai dû passer « l’animateur ». Là, en plus de l’échauffement, on s’occupe un peu plus des fondamentaux, comme les déplacements spécifiques de l’escrime. Puis j’ai passé « l’éducateur », et ensuite le Certificat de qualification professionnelle qui me permet de vraiment enseigner en autonomie. Après, pour être maître d’armes, il y a encore d’autres diplômes à passer.

Manon APITHY-BRUNET, championne d'Europe de sabre, ici en interview lors de la Journée Olympique de La Chance aux Enfants

Dominique : Pour en revenir à la Journée Olympique du 10 juin, tu y étais, avec une équipe autour de toi, je suppose ? Et apparemment, parmi ces personnes, il y avait une championne, Manon APITHY-BRUNET ?

Maïwenn : Oui. Je ne la connaissais pas vraiment car, moi, je suis à l’épée et, elle, c’est le sabre. Disons que j’ai appris à la connaître grâce à cette journée. Et ça s’est très bien passé. J’ai pu échanger avec elle, et j’en retiens une vraie bonne expérience. Elle a pu me raconter comment ça se passe pour elle, avec ses entraînements. Et avec les enfants, c’était aussi très bien : ils ont pu avoir un temps d’échanges avec elle, la découvrir. Franchement, c’était vraiment un très bon moment.

Maïwenn, ici à droite, avec Manon APITHY-BRUNET

Dominique : Par rapport à ces enfants en situation de vulnérabilité qui découvrent ce sport « un peu particulier », quels ont été leurs retours ?

Maïwenn : Ils étaient déjà tous impressionnés d’avoir une championne face à eux. Ils étaient vraiment très contents. Et pour eux, ce n’est pas vraiment un sport dont ils entendent parler. Ils se tournent plus vers le foot, le basket… Et là, ils étaient très intéressés, ils se prêtaient bien au jeu. Et franchement, on n’a eu que des retours positifs de leur part.

Mélanie : Et par rapport à cette journée, est-ce que tu aurais un exemple des activités spécifiques que tu as mises en place ?… Comment ça s’est passé ?

Maïwenn : Alors on a dû totalement s’adapter, Manon n’étant pas présente au départ. On s’est divisés en trois ateliers. Un pour travailler un peu les déplacements spécifiques. Un autre où l’on a fait des petits combats sous forme de jeu, le jeu du béret. Et enfin des matchs tout simples. Une fois que Manon est arrivée, on a divisé les jeunes en deux. Un groupe pouvait échanger avec elle, et l’autre faisait des matchs à un contre un. Et nous, on arbitrait pour que ce soit bien sécurisé.

Dominique : S’il y a des enfants qui ont découvert ce sport, et ont envie de continuer, est-ce qu’ils peuvent facilement vous trouver ? Est-ce qu’il y a un site ? Des réseaux sociaux ?

Maïwenn : Tous les clubs ont au moins une page Facebook, il me semble. On est donc facilement joignables.

Dominique : Pour terminer, quel message souhaiterais-tu faire passer aux enfants ?

Maïwenn : Quand quelque chose nous plaît, il faut toujours aller de l’avant, ne pas baisser les bras, ne pas se mettre de barrière. On le fait pour soi, pas pour les autres.

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